La branche de la géographie humaine qui étudie les mouvements des marchandises, des informations et des passagers est bel et bien la géographie des transports. Elle s’intéresse aussi à l’étude des infrastructures utilisées, aux attributs et aux contraintes de l’espace en vue de les mettre en relation avec l’origine, la destination, la nature et la raison d’un mouvement.
Les transports jouent en effet un rôle primordial et décisif dans le façonnement des territoires et même les mécanismes sociétaux, quelques soient les échelons spatiaux et les groupes humains. La circulation des biens et services facilite non seulement les contacts et les liaisons territoriales, mais aussi les interactions sans lesquelles aucun système spatio-social ne pourrait fonctionner. La géographie des transports englobe donc plusieurs concepts qui renvoient tant à la gouvernance qu’à la société.
La géographie des transports est un secteur d’étude qui est en étroite relation avec d’autres secteurs de la géographie générale. On peut citer entre autres :
- la géographie physique avec la botanique, la climatologie, la géomorphologie et l’hydrographie ;
- La géographie économique à travers la localisation des énergies et des activités ;
- La géographie sociale, politique et historique ;
- La géographie des territoires à travers l’étude des régions, des villes et des campagnes.
Les voies de communication et les infrastructures qui s’en suivent sont comme les vaisseaux sanguins de la Terre, des pays, des villes et des régions. Ces dernières quant à elles dépendent des milieux humains et physiques dans lesquels elles s’inscrivent, en même temps qu’elles les transforment.
Les activités s’organisent aussi autour des transports, qu’il s’agisse du tourisme, des services ou de l’agriculture par exemple. Les transports ont donc une influence sur leur développement, et sur leur localisation.
Développée au cours de la seconde moitié du XXième siècle, les prémices de la géographie des transports se retrouvent dans des travaux réalisés par les économistes allemands J. H. Von Thünen et A. Wéber. Le premier met en évidence ses résultats d’études réalisées dans le cadre de son domaine agricole : l’impact des coûts de la distance pour une bonne utilisation des terres autour des villes et, par voie de conséquence, l’amorce de la théorie de la localisation; quant au second, il affirme que, pour une industrie lourde cherchant à s’établir quelque part, le transport ferroviaire permettait des relations entre les lieux de production des matières premières, de l’énergie et des produits, telles qu’une entreprise qui peut s’établir à un endroit où les coûts étaient minimisés.
La particularité de la géographie des transports est donc d’inscrire les transports dans les territoires et de rechercher les liens entre ceux-ci en termes de contraintes et d’enjeux, dans une articulation de plus en plus complexe entre systèmes de transport et développement durable.