L’ethnographie culturelle est cette branche de la géographie humaine, qui étudie les normes morales et les modèles de communication qui guident et fondent les actions des individus dans une société. Le contenu culturel de chaque société quelle qu’il soit, dépend des techniques de communication dont elle dispose. Les conditions dans lesquelles s’établissent les communications au sein et entre les sociétés, sont au cœur même de la géographie culturelle.
L’héritage culturel d’une société X traditionnel ne saurait donc être le même pour une société Y moderne. De ce fait, la vision qu’une société a du monde et des rapports entre les hommes et la terre, détermine les interactions de transmission des représentions, ainsi que les rapports de communications entre une société X et une société Y ; on pourrait d’ailleurs citer à titre d’exemple l’européocentrisme dont sont victimes les cultures africaines depuis des décennies. Une étude des relations de communication entre ces deux cultures ressortira donc les influences des cultures européennes sur les cultures africaines, ainsi que l’européocentrisme qui est au centre de ces relations.
Les échanges entre les hommes et les peuples se font par des codes diversifiés. L’on observe parfois des coupures dans ces interactions, qui sont dues à la multiplicité des langues. Dans les aires linguistiques homogènes, seul l’accent permet de distinguer l’origine des locuteurs. Ici, les langues malgré leurs divergences, permettent une intercommunication. Dans les aires linguistiques diversifiées où la communication est quasiment impossible (faute d’incompréhension entre les dialectes), il se développe des langues dites franches, destinées à faciliter les échanges commerciaux, sociaux et politiques. Les sociétés modernes notamment dans les grandes métropoles, présentent des diversités de plurilinguisme qui sont issues des influences linguistiques coloniales. Les langues orales sont donc plus exposées à un éclatement. Les langues écrites quant à elles disposent de moyens de codification, ce qui les rend pérennes, et plus accessibles à l’apprentissage.
De ce fait, toute enquête sur la géographie culturelle impose une étude préalable des situations linguistiques. Il ne s’agira pas de s’en tenir uniquement au repérage de la langue dominante, mais il faudra aussi prendre en compte les langues secondaires qui sont utilisées dans des circonstances bien précises. La nature des groupes est aussi mise en relation dans ces études communication : l’âge, les classes socioprofessionnelles, etc.